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D'encre et d'horizon
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27 juillet 2009

La falaise et l'oiseau

Le soir tend une branche déserte

     hostile au dehors la pluie tombe droite, l'horizon tire ses volets ; à l'ombre de soi-même, plus d'un chasseur nous guette et piège tout amour

Sans syllabe d'oiseau
l'hiver caille le sang

   aucun sommeil ne peut effacer un silence, attendre c'est nager au fond des puits, se mouvoir fait battre les veines et des bourgeons se gonflent

Un oiseau appareille
où le destin s'agite

     le temps, s'il est seul maître à bord, suit des tracés divers ; de la tension de l'arc aux détours des nuages, la main est vive ou le regard distrait

On ne distingue bien
que ce qui nous ressemble

    un angle fuit, là des mots se répondent, selon l'instant, selon l'humeur, l'attente et son écho, tu t'en vas au lointain si tes jambes ne s'ouvrent

Un oiseau vrille l'air
il habite le coeur

     si ta lèvre est de pierre, s'il trouve ton épaule, il écarte, il appuie au courant des années, sa présence est mémoire, il traverse le ciel

Seul un témoin vivant
permet que l'on avance

  un mot s'ajoute et un regard, et l'un à l'autre, dans le croassement des jours,  petite fille, le soleil vient choisir l'école de ta joie

Un arbre rit de tout son feuillage


Philippe Jones, extrait de La falaise et l'oiseau

in Être selon, 1971-1972

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